Aujourd’hui, c’est jeudi donc « je dis ». Cette fois, je voulais vous partager une pensée (les anecdotes reviendront, n’ayez crainte). La voici donc :
Merci. Il est arrivé ce jour où je n’ai plus besoin ni de l’approbation ni de la reconnaissance de mes parents, ma fratrie, mes amis, des copains, des connaissances, d’autrui, de l’autre… pour faire un choix dans ma vie. Je parle de tous les choix – les petits et les grands ou – les moindres et les importants – . Quelle libération !
Je l’ai compris quand j’ai commencé à oublier les prénoms des gens avec lesquels j’avais des conversations, des partages, même des moments vécus avec une sincérité profonde. Au départ, j’ai cru que c’était parce que les énergies de la Terre sont en pleines révolutions – particulièrement depuis 2012-. Je me disais « Tiens, elle m’a dit son prénom mais je ne l’ai pas mémorisé » et « c’est drôle, ce n’est pas de moi ».
J’étais plutôt fière de moi de pouvoir retenir un prénom, une histoire, une scène de vie avec autrui (quel qu’il soit vis-à-vis de moi). C’était comme une chance de pouvoir m’en souvenir pour l’échange à venir et pouvoir avoir un suivi émotionnel, mémoriel avec autrui.
Puis, je me suis rendue compte que l’oubli se faisait de plus en plus régulièrement. C’était d’abord le prénom, puis son histoire de vie, puis notre lieu de rencontre.
J’ai commencé à le remarquer, sans trop m’en inquiéter. J’étais un peu mal à l’aise à la rencontre suivante car je ne pouvais plus dire « Bonjour » et énoncer son prénom à la suite ! C’était tellement important à mes yeux d’être RECONNUE ! J’estimais que je devais offrir à autrui ce que je souhaitais recevoir. La maxime populaire ne dit-elle pas « « Traite les autres comme tu voudrais être traité » ?
Le temps a passé et j’ai réalisé aussi que dorénavant en plus du prénom d’autrui c’était maintenant, les quelques bribes de sa vie qu’il m’avait données, que j’oubliais ! et pour finir, cela a été ensuite le contexte de rencontre !
La bonne nouvelle c’est que je reste physionomiste ! Je me rappelle donc toujours que j’ai déjà croisé et/ou échangé avec cet autre !
Un soir d’été, je me suis posée et j’ai repensé à tout cela en me demandant quel pouvait en être la cause ? Outre les énergies qui s’accélèrent, cela n’est qu’un début de réponse…Alors j’ai creusé et j’ai trouvé !
Durant tout ce temps de perte d’informations, j’ai pris le temps de me RECONNAITRE, j’ai pris le temps d’entrer dans ma vie, de faire mes choix, de m’écouter, d’avancer selon mon cœur, de me faire confiance, tout simplement.
Je n’ai plus besoin de « retenir » de l’information pour faire partie d’un groupe, pour faire partie de la vie de l’autre. Car Oui, quelque part, en mémorisant tous ces détails de vie, c’était pour dire à l’autre aussi : « Regarde, je suis là ! Regarde-moi ! Comme moi je peux te regarder et te reconnaître dans tout ce que tu es ! » C’était comme une invitation inconsciente adressée à l’autre pour qu’il me reconnaisse ! C’était un appel pour qu’il me voie ! une envie d’être importante à ses yeux. C’était un appel d’Amour.
J’en étais à cette étape de compréhension quand j’ai commencé à oublier l’autre et en réalité c’était simplement parce que mon âme avait réussi – en même temps- à accrocher mon attention vers moi-même ! Je n’ai saisi comment elle a fini par y arriver. Je le mettrai simplement dans la boîte étiquetée « l’âme agit ».
Maintenant, j’ai tellement de temps à rattraper pour me Reconnaître. Tellement de détails que je ne connais pas sur moi. J’étais tellement à l’écoute et dans l’attente d’une définition de ce que je pouvais être, qui je pouvais être…que je n’ai pris aucun temps pour moi, pour me découvrir. Et définitions qui n’étaient pas miennes. Ce n’était pas moi.
Aujourd’hui, je suis moi. Aujourd’hui, je passe du temps avec moi-même (Oui moi m’aime !) comme je le ferais avec mon grand Amour, ma meilleure amie, ma confidence, mon soutien, mon ancre, ma vie.
Car ici, il s’agit bien de MA vie. Cette vie ci n’appartient qu’à Moi. Ghalil Gibran le dit tout aussi bien dans sa poésie.
Alors les prénoms s’envolent mais les émotions restent.
Parce que tout de même, il y a une morale dans cette histoire (rire) :
Tout ce temps passé à vous écouter, vous, cet autre, cette manifestation en dehors de ce que je suis, j’en ai conservé toutes les émotions ! Les mauvaises, les bonnes, les excellentes, les uniques !
Parce que l’émotion est enregistrée par le cœur ! Parce que l’émotion est une vibration qui vient du cœur et ce dernier l’enregistre ! Dans notre univers intérieur, il est mémoire ! Et c’est là que c’est beau…parce qu’il ne s’agit pas d’une mémoire individuelle… mais d’une mémoire universelle ! UNI-VERS-EL. Alors finalement, Vous, cet Autre, vous êtes tous à l’intérieur de mon cœur ici et maintenant de toute éternité !
Alors, je voulais vous remercier de m’avoir appris cette belle leçon de Vie, de m’avoir permis de m’affranchir de votre regard, d’obliger la Vie à m’aider à retrouver ce que je suis ici et maintenant, sur cette Terre.
Je voulais vous répéter que rien n’est perdu. Que toutes les joies, les chagrins, les trahisons, les bonheurs, les rires, les incompréhensions, les maltraitances et les bienveillances sont toutes inscrites en mon cœur.
Alors demain si je vous redemande votre prénom, ne m’en voulez pas. L’important est que nous savons ce que nous sommes l’un pour l’autre de cœur à cœur.
Nous sommes de l’énergie qui s’amuse à Être : Pierre, Paul ou Jacqueline (oui c’est pour sortir un peu du schéma patriarcal ;- )
Quelle importance après tout comment tu te nommes ? dès l’instant où nous ne sommes qu’Un par le cœur.
Ps : « Ce qui touche le cœur, se grave dans la mémoire » Voltaire